Nouveau Code de la famille : Relançons les dés !
Nouveau Code de la famille : Relançons les dés !

Photo de groupe après un débat riche de recommandations
Quels choix guideront la réforme ? Qui en dicte réellement les termes ? Les oulémas peuvent-ils se superposer aux parlementaires ? Militantes et figures politiques se sont réunies à l’initiative de Kif Mama Kif Baba le jeudi 6 Mars dans le but d’y voir plus clair et d’émettre des recommandations. Présidente de l’association, Ghizlane Mamouni a ouvert le débat en rappelant l’urgence d’une réforme conforme à l’esprit de la Constitution de 2011. Pourtant, si la commission chargée de la révision a reçu 139 propositions émanant de la société civile, seules 17 ont été retenues—un tri effectué sans explications précises, laissant planer le doute sur la volonté réelle de changement. « Nous devons rester vigilantes, car plusieurs propositions ne sont pas en phase avec la Charte de l’Etat » alerte-t-elle.

Intervention de Mme Aawatef Hayar, membre de l’instance chargée de la réforme du Code de la famille
Les points de friction sont nombreux. L’inégalité (toujours présente) en matière d’héritage, le maintien de la polygamie et de ses dispositions annexes portant atteinte aux droits de la femme, la solidarité des dettes ménagères ou encore le refus de reconnaître pleinement les droits des enfants nés hors mariage. « Si dans ce dernier cas un test ADN peut prouver la filiation, cela ne donne droit ni au nom de famille, ni à l’héritage. Que fait-on de la dignité de l’enfant, de son ressenti? » s’interroge la Présidente de Kif Mama Kif Baba Dans ce tableau, quelques avancées émergent toutefois : l’interdiction du mariage avant 18 ans et donc la fixation des fiançailles au même âge légal ; une évolution de la tutelle, désormais confiée au parent gardien (sauf pour certaines décisions comme un déménagement à l’étranger), le remariage de la mère divorcée n’entrainerait plus la perte de la garde des enfants, la dérogation du domicile conjugal au régime successoral jusqu’au décès de l’époux survivant (…). Ces ajustements restent cependant timides au regard des mutations sociales connues par le pays.

Le tour de table de la rencontre comprenait: Mme Ghizlane Mamouni, Présidente de Kif Mama Kif Baba, Mme Samira Saleh Bennani du PAM, Mme Hanane Rihab de l’USFP, Mme Soumia Mounsif Hajji et Mme Fouzia Al Harchaoui du PPS
Conviée à la rencontre, la militante et ancienne ministre de la famille, Nouzha Skalli pointe du doigt le processus. « C’est la première fois qu’une réforme avance dans un tel flou. Cela dit, nous pouvons encore changer les choses et obtenir le code que nous méritons, celui qui répond véritablement à nos attentes». Le combat ne fait donc que commencer et les membres de la société civile entendent bien peser sur les débats. Car plus qu’une simple révision, cette réforme décidera du Maroc que connaîtront les générations futures.
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