Et si l’école devenait le premier rempart contre les stéréotypes sexistes ? Avec sa dernière campagne, l’ADFM veut changer les mentalités dès les bancs scolaires.

Briser les clichés au plus jeune âge est le défi que se lance “Pour une École de l’Égalité”, une initiative portée par l’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) et un large réseau d’ONGs, syndicats et représentants de parents d’élèves. Leur objectif est ambitieux : faire de l’école marocaine un moteur actif de l’égalité des genres.

Après deux ans de travail, la campagne est officiellement lancée. Et l’enjeu est de taille ! Car si la scolarisation des filles a fait d’immenses progrès, les stéréotypes sexistes, eux, continuent de façonner les mentalités. « Alors que l’école garantit désormais une place à chaque fille et garçon, elle peine encore à devenir un espace de lutte efficace contre les pratiques discriminatoires », pointe Aatifa Timjerdine, Présidente de l’ADFM.

Dès décembre 2022, l’ADFM sonnait l’alarme avec un mémorandum remis au Ministère de l’Éducation. Puis une série de rencontres ont préparé le terrain en vue d’un travail plus structuré. En février 2023, la dynamique “Pour une École de l’Égalité” voyait le jour.

Première étape : comprendre pour mieux agir. Une étude approfondie, publiée en février 2025, a révélé des écarts saisissants entre les discours officiels et la réalité. « Malgré les déclarations en faveur de l’égalité, les activités scolaires restent largement genrées, renforçant des préjugés bien ancrés », souligne Widad Bouab, membre du Bureau de l’ADFM. L’étude pointe des causes structurelles et propose de vraies pistes afin de transformer le système éducatif.

Dès mai 2025, des ateliers seront organisés dans des lycées de Rabat-Salé-Kénitra et Casablanca-Settat. Leur but ? Sensibiliser élèves, enseignants et personnels éducatifs aux effets dévastateurs des stéréotypes sexistes. Un recueil recensant les préjugés les plus répandus dans les établissements sera également lancé en juin pour nourrir la réflexion et pousser à l’action.

Le plan d’attaque est clair : renforcer la formation des enseignants, développer des outils de suivi des inégalités, impliquer les parents, et agir contre toutes les formes de discriminations, qu’elles soient visibles ou insidieuses. Il est même question de repenser l’aménagement des cours de récréation pour favoriser la mixité !

La dynamique propose ainsi une approche systémique, consistant à agir en même temps sur l’éducation, les infrastructures scolaires, la sensibilisation et les réglementations. A suivre…