Guila Clara Kessous : Les femmes ont toujours tenté d’être actrices de la paix.

Par Nisrine Salaqi

Lauréate du trophée Fès Gate 2025, Guila Klara Kessous poursuit son engagement pour les droits des femmes. De retour au Maroc en mai prochain, elle mêlera art et militantisme au Festival des Musiques Sacrées de Fès, en interprétant une pièce de la Comtesse d’Astorg.

Artiste engagée et experte en diplomatie culturelle, Guila Klara Kessous utilise le théâtre comme outil de sensibilisation et de reconstruction pour les victimes de conflits. Récompensée par l’UNESCO et Chevalier des Arts et des Lettres, elle mène des projets alliant art et défense des droits humains. Marquée par son héritage marocain – son père étant originaire de Meknès – elle nourrit un attachement profond pour le Maroc, où elle aspire à multiplier les échanges et projets.

 

Le Trophée Bouabate Fès 2025 a récompensé votre engagement. Comment s’inscrit-il dans votre lutte pour les droits des femmes et quelles sont les actions que vous menez ?

Recevoir ce trophée a été une immense reconnaissance et un encouragement à poursuivre mon travail avec le Forum International « Femina Vox » et la diplomatie au féminin. J’ai été impressionnée par les femmes récompensées à mes côtés, ce qui me conforte dans l’idée que nous avançons collectivement vers un changement nécessaire. Cette dynamique est essentielle, notamment dans des domaines comme la Moudawana, qui évolue vers une justice plus équilibrée entre hommes et femmes sous l’impulsion de Sa Majesté Mohammed VI. J’aspire à une égalité consciente et à une complémentarité assumée.

Votre engagement mêle art et droits des femmes. En quoi cette approche contribue-t-elle à aider des victimes de guerre par exemple ?

J’ai relié ma passion pour le théâtre à mon engagement humanitaire, ce qui m’a menée à la dramathérapie, un outil puissant pour accompagner les victimes de traumatismes, comme les survivantes de violences sexuelles en RDC ou les femmes Rohingyas réfugiées au Bangladesh. À travers des ateliers de théâtre, elles parviennent à extérioriser leur souffrance et à se reconstruire. Cette approche, que j’appelle « artivisme », prouve que l’art peut être un levier de transformation individuelle et collective.

Vous êtes investie dans la diplomatie féminine, à travers notamment « Les accords de Sarah et Hajar » et des initiatives africaines. Quel rôle peuvent jouer les femmes dans la résolution des conflits ?

Les femmes ont toujours tenté d’être actrices de la paix, comme l’ont montré des mouvements tels que Women of the Sun ou Women Wage Peace. Après « Les accords de Sarah et Hajar », j’ai choisi de me concentrer sur les Accords Africains des Femmes dans la Diplomatie. Avoir plus de femmes à la table des négociations permet d’apporter un point de vue différent, souvent moins tourné vers l’égo et la violence. C’est une vision essentielle pour construire une paix durable, que ce soit au Moyen-Orient ou ailleurs.

 
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Direction artistique : Domizia Trenta
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Directrice de la publication : Aïcha Zaïmi Sakhri

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Dossier de presse numero 26/2023

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