Au Maroc comme ailleurs, le cinéma cache mal ses coulisses sexistes. Une étude inédite révèle l’ampleur des violences subies par les femmes du métier, trop souvent réduites au silence.
Alors que la France a récemment secoué son monde du cinéma en dénonçant des dizaines d’agressions sexuelles commises par des figures de renom, une étude marocaine vient, elle aussi, lever le voile sur un tabou bien gardé : les violences basées sur le genre dans le milieu.
Réalisée par l’Association des Rencontres Méditerranéennes du Cinéma et des Droits de l’Homme (ARMCDH), cette enquête pionnière dénonce un système où le sexisme structurel gangrène les plateaux de tournage. Si les femmes sont de plus en plus nombreuses à intégrer les écoles spécialisées, leur accès aux postes techniques ou décisionnels reste marginal. Le décor est dressé : une industrie encore dominée par les hommes, où la carrière d’une femme peut s’effondrer suite à son refus de céder à une avance déplacée.
Le document, solidement étayé par des entretiens, témoigne de la peur omniprésente chez les professionnelles. À l’instar des témoignages recueillis en France, certaines actrices marocaines ont raconté le harcèlement, le chantage sexuel, les attouchements, les propositions obscènes… toutefois beaucoup ont préféré garder l’anonymat.
Cette enquête souligne aussi les angles morts de la législation nationale. Si le Maroc s’est doté de lois de lutte contre les violences faites aux femmes, leur application dans les milieux artistiques reste lacunaire. Aucun protocole clair, aucune instance indépendante, aucun vrai levier de protection dans le secteur.
En parallèle, les rôles attribués aux femmes à l’écran restent souvent enfermés dans des archétypes. Quand elles ne sont pas reléguées à la figuration ou aux tâches logistiques, elles se heurtent à des plafonds de verre dans les métiers techniques. Et lorsqu’elles s’imposent, c’est souvent au prix d’un parcours semé d’humiliations.
En résumé, ce rapport n’est pas qu’un cri d’alerte, il est une invitation à rompre avec une culture de la complaisance, laquelle exige des actrices de se plier à presque tout, quitte à ravaler leur dignité…
Pour consulter le rapport cliquez sur le lien ci dessous:
LES VIOLENCES BASÉES SURLE GENRE DANS LE SECTEUR DU CINÉMA AU MAROC : ÉTUDE – ARMCDH